Dans ce nouvel épisode de “T’as Capté”, Lauren a trouvé un job étudiant et gagnera le fameux SMIC ! Nos économistes favoris décrypteront pour vous l’utilité et le fonctionnement de ce salaire minimum créé depuis 1950.

 

 

 

Définition

Le salaire minimum correspond au montant minimal que l’employeur est légalement tenu de verser à un salarié en contrepartie de son travail. Dans les 28 pays de l’OCDE où il existe (sur 38 pays membres), il est le plus souvent exprimé en montant mensuel mais aussi parfois en montant horaire, comme en France ou aux Etats-Unis. Il est fixé soit par le gouvernement (par exemple en France, aux Etats-Unis ou en Espagne), soit par les partenaires sociaux (syndicats et patronat, comme en Belgique ou en Grèce), soit par des branches professionnelles (les entreprises d’un même secteur d’activité, comme en Allemagne ou en Italie).

Le salaire minimum a été instauré en février 1950 en France. Il y est plus connu sous l’acronyme actuel « SMIC » (pour Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance).

Enjeux

En France, le montant horaire du SMIC évolue chaque année essentiellement en fonction de l’inflation et du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés, avec parfois des « coups de pouce » supplémentaires. À 10,48 euros bruts de l’heure au 1er octobre 2021, son montant se situe parmi les plus élevés des pays ayant instauré un salaire minimum et concerne plus de 2,2 millions de salariés, soit 13% de la population salariée, dont les deux-tiers sont des femmes.
La fixation d’un salaire minimum permet aux salariés les moins bien rémunérés de pouvoir vivre correctement de leur travail. Il joue ainsi en faveur de la réduction de la pauvreté.
Mais s’il est fixé à un niveau trop élevé, le salaire minimum peut avoir des conséquences négatives sur l’emploi des bas salaires et des jeunes actifs, parce que le coût de ces salariés pour leurs employeurs peut alors être supérieur à leur niveau de productivité.

Par ailleurs, la hausse du salaire minimum peut aussi constituer un levier sur lequel le gouvernement peut s’appuyer : elle va se répercuter sur une grande partie de l’échelle des salaires, relancer la demande globale et donc réduire le chômage. Toutefois, cette hausse du pouvoir d’achat des salariés induite par l’augmentation du salaire minimum puis des autres salaires peut ne pas produire les effets escomptés si elle aboutit à initier une spirale inflationniste notamment lorsque les salaires sont indexés aux prix : la hausse des salaires entraine une hausse des prix, qui entraine une hausse des salaires, etc.. Dans un contexte d’économies largement ouvertes à la concurrence internationale, elle peut aussi conduire à la détérioration du solde de la balance commerciale en raison d’une perte de compétitivité des produits nationaux devenus plus chers (hausse des importations et baisse des exportations). 

 

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Publié le 23 Mars 2022. Mis à jour le 13 juin 2024