Aujourd’hui, Lauren a enfin terminé de tricoter son bonnet. Mais Virgile et la bande se demandent s’il est plus avantageux pour Lauren de fabriquer elle-même son bonnet, si on prend en compte le temps passé à le confectionner et la qualité de celui-ci, ou de l’acheter directement. Découvrons avec eux les avantages comparatifs et absolus !
Définition
Un avantage comparatif en matière de commerce international désigne le fait, pour un pays, de spécialiser sa production de biens ou de services où il est le plus productif, c’est-à-dire les productions pour lesquelles sa main d’œuvre est la plus compétente et donc la plus efficace, et de renoncer à se spécialiser dans la production des biens qu’il fabrique moins efficacement.
On le distingue de l’avantage absolu, qui désigne le fait, pour un pays, de produire un bien ou un service moins cher ou de meilleur rapport qualité/prix que tous les autres pays.
Dans les deux cas, le pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles il dispose d’un avantage absolu ou comparatif et à commercer avec les autres pays pour exporter ses productions et importer celles qu’il ne produit pas ou pas suffisamment. Ainsi, chaque pays développe ses propres productions et tous les pays gagnent à l’échange commercial.
Enjeux
La théorie des avantages absolus, énoncée par Adam Smith en 1776, mène cependant à une situation problématique : si un pays ne dispose pas d’avantage absolu, il n’a aucun intérêt à se spécialiser dans un produit en particulier et tout intérêt à garder ses frontières fermées au commerce international pour vivre en autarcie. Au final, le pays s’appauvrit relativement aux autres pays puisque sa population ne peut bénéficier des productions au meilleur rapport qualité/prix.
La théorie des avantages comparatifs définie par David Ricardo trente ans plus tard permet de surmonter ce problème. En effet, peu importe si un pays a des avantages absolus ou pas : il gagne à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage comparatif est le plus élevé, c’est-à-dire dont les coûts relatifs sont les plus bas, et à échanger les biens et services qu’il ne produit pas ou peu. Tous les pays peuvent ainsi gagner du libre-échange s’ils se spécialisent dans la production dans laquelle ils sont les plus productifs, même s’ils ne sont pas les meilleurs.
Les analyses de David Ricardo sont faites dans l’optique selon laquelle la valeur des biens repose sur le travail nécessaire à leur production. La conséquence est que les avantages comparatifs sont essentiellement appréhendés sur le plan de la productivité du travail. Les autres facteurs de production, et notamment le capital (machines et équipements) sont négligés.
Au milieu du 20e siècle les économistes Heckscher, Ohlin et Samuelson (HOS) ont permis de renouveler la théorie des avantages comparatifs en montrant que le choix de la spécialisation pour un pays pouvait surtout dépendre de sa dotation initiale en facteur de production : par exemple, un pays peu développé mais riche en gisements d’hydrocarbures devrait se spécialiser dans l’exploitation de cette ressource naturelle pour l’exporter et importer en contrepartie des biens de consommation.
De nombreux autres travaux sont venus compléter ces approches, comme par exemples ceux qui montrent que les dotations en facteurs de production peuvent évoluer dans le temps et modifier en conséquence la spécialisation d’un pays. D’autres soulignent que les facteurs de production ne sont pas immobiles et que par conséquent un pays peut tout à fait créer les conditions favorables à l’apparition d’un avantage comparatif par exemple en rendant attractif le coût de la main d’œuvre sur son territoire.
Exemple
La France ne dispose pas sur son territoire de ressources énergétiques abondantes, mais sa population a un niveau éducatif élevé ce qui lui a permis de développer des avantages comparatifs dans les secteurs exigeant des qualifications et des savoir-faire spécifiques. C’est le cas des industries aéronautiques et pharmaceutiques ainsi que celle des composants électriques. La France se distingue également dans les domaines agricole (production de céréales) et agro-alimentaire ainsi que dans les services aux entreprises et le tourisme, secteur dans lequel elle dispose d’une dotation factorielle initiale exceptionnelle.
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Published on 16 June 2022. Updated on 13 June 2024