À partir des années 1960, une nouvelle génération d'économistes revisite les théories développées au sein du courant néoclassique, en approfondissant la manière dont les agents anticipent des événements futurs.
Pour Milton Friedman, chacun anticipe la poursuite dans le futur des tendances observées dans le passé, et corrige ses anticipations en fonction des nouvelles informations reçues. Mais est-ce bien rationnel de toujours anticiper la poursuite de l'existant ?
Des économistes comme Robert Lucas et Thomas Sargent introduisent donc l'idée d'anticipations rationnelles : les anticipations des agents sont fondées sur leur connaissance de l'économie. De la sorte, ils étendent l'hypothèse de rationalité, qui fonde la démarche néoclassique, à la représentation que les agents se font du futur. Cela leur permet de démontrer à nouveau des conclusions défendues par d'autres néoclassiques, comme l'absence d'efficacité de l'intervention de l'État. Par exemple, si l'État soutient l'économie en dépensant plus, chacun anticipe une hausse des impôts, et dépense moins pour mettre de l'argent de côté.