Mercantilistes

Les 16e et 17e siècles sont marqués par la découverte des Amériques et le rapatriement de grandes quantités d’or et d’argent en Europe. Dans le même temps, des guerres de religion ensanglantent ce continent, ce qui va légitimer le développement d’une pensée laïque en philosophie et en sciences.

En économie, cela se traduit par le développement d’un courant de pensée qui s’affranchit des considérations morales et religieuses et voit dans la quantité de monnaie le facteur décisif d’explication de la richesse des nations. En France, Jean Bodin joue un rôle pionnier en analysant comment trop de monnaie peut également provoquer de l’inflation.

Pour augmenter la quantité de monnaie, outre la guerre, le commerce international joue un rôle essentiel, car vendre à l’étranger permet de rapatrier des métaux précieux. Cette insistance sur le commerce, et particulièrement sur le rôle de l’industrie que l’État doit encourager, inspirera en France la politique de Colbert, ministre de Louis XIV. Elle vaudra à ces auteurs d’être désignés comme « mercantilistes » par leurs grands détracteurs, les physiocrates.