1981 - 1983
Politique économique de l'Union de la gauche puis le tournant de la rigueur
François Mitterrand est élu président de la République dans le contexte du deuxième choc pétrolier : depuis 1978, la croissance faiblit et l'inflation s'accélère (c'est le phénomène de stagflation) ; le chômage augmente. Soutenu par l'Union de la gauche (partis socialiste, communiste et radical de gauche), le nouveau président souhaite « rompre avec la société capitaliste » et « changer la vie ». Il engage une politique économique originale par rapport à celles menées à l'époque par les principaux partenaires de la France. Il lance ainsi une série de mesures et de réformes comprenant notamment : une importante vague de nationalisations dans les secteurs industriel et bancaire, une nette revalorisation des minimas sociaux, la baisse du temps de travail (39 heures, 5e semaine de congés, retraite à 60 ans), une politique de grands travaux, l'instauration de l'impôt sur les grandes fortunes. Cette politique d'inspiration keynésienne se heurte à l'augmentation du déficit public et du déficit extérieur. Trois dévaluations du franc sont décidées entre octobre 1981 et mars 1983. À partir de mars 1983, F. Mitterrand met en place le « tournant de la rigueur », ensemble de politiques visant à adapter la France au nouvel environnement international et à maintenir le franc dans le Système monétaire européen (SME). La priorité est alors donnée à la lutte contre l'inflation : fin de l'indexation des salaires sur les prix, hausse des impôts et baisse des financements des entreprises publiques.